Avenir - 50 ans Union suisse des services de l'emploi - Die Temporärarbeit Schweiz - Le travail temporaire Suisse - Il lavoro temporaneo Svizzeria - temporary work Switzerland - 50 Jahre swissstaffing - 50 ans de swissstaffing  - 50 anni di swissstaffing - 50 years of swissstaffing

Smart Assistants: Alexa la Grande Bon nombre des décisions jusqu’à présent prises par les hommes seront bientôt endossées, ou tout du moins préparées, par des assistants numériques. Gros plan sur l’impact que cette évolution aura sur les rapports de force, dans le marché des marchandises et celui du travail.

L'Internet constitue en réalité la promesse d'une abondance infinie. Tandis que l'offre du supermarché de quartier est limitée par la place disponible dans les rayons, le supermarché numérique permet théoriquement à tous les produits du monde de trouver leur place derrière l'écran. Des prestataires tels qu'Amazon ou Alibaba ont d'ailleurs presque réussi à atteindre cette disponibilité infinie.

Il est donc quelque peu surprenant que cette prolifération soit freinée par un goulot d'étranglement au sein d'un secteur de plus en plus important de la sphère numérique: celui de la communication avec l'assistant numérique. Car si l'Alexa d'Amazon donne l'impression d'avoir l'intégralité du Web à sa disposition, le système ne fait en réalité appel qu'aux informations qu'il reçoit de tiers. Aucun employé d'Amazon n'a par exemple enregistré les horaires des trains: ils proviennent directement des prestataires, qui les font parvenir à Alexa sous forme de «skill». Si les CFF ne transmettent pas de skill, Alexa ne peut donner aucune information actuelle sur les trains.

Cela ne semble être qu'un phénomène transitoire: tôt ou tard, chaque prestataire finira par avoir téléchargé son offre sur l'assistant. Mais il s'agit néanmoins d'un profond changement dans la relation entre prestataires et demandeurs. Car le demandeur n'est plus un être humain mais une machine. Et si cette machine, comme c'est souvent le cas, entend proposer aux êtres humains l'offre la mieux adaptée à leur besoin, il s'agira de l'offre que la machine estime être la meilleure.

Parmi les conséquences possibles: tous les univers colorés et étincelants que les marques ont conçus pour les clients humains seront réduits à un univers sans fioritures de rapport qualité-prix – et le B2C (Business to Customer) deviendra le B2T (Business to Things). Autre variante potentielle: les spécialistes de la SEO (Search Engine Optimisation, optimisation pour les moteurs de recherche), qui s'efforçaient jusqu'à présent de faire apparaître des sites en tête du référencement de Google, deviendront des professionnels de la DAO (Digital Assistant Optimisation, optimisation pour les assistants numériques). Et lorsqu'ils parviendront à hisser les produits parmi les meilleurs du classement d'Alexa, l'univers traditionnel de la marque pourra retrouver tout son sens et même se développer. Tout du moins tant que les êtres humains prendront encore eux-mêmes la véritable décision d'achat, ce qui pourrait dès demain ne plus être le cas.

Retour
Service de l’emploi: swissstaffing.ch/Membres